Rohff en prison, un détenu « à part »

Le 02 Mai 2014 à 07:36 par djfreak

Pour des raisons de sécurité, Rohff est incarcéré dans une cellule individuelle dans le quartier des "isolés médiatiques" de Fresnes.

Un détenu "à part"

Sept ans après son premier placement en détention, Rohff est de retour derrière les barreaux. Placé en détention provisoire depuis le 24 avril, le rappeur est suspecté d'avoir participé au tabassage d'un jeune vendeur de la boutique Ünkut, la marque de streetwear créée par Booba. Pour assurer sa sécurité, Rohff est incarcéré aux côtés des "isolés médiatiques", un quartier à part, généralement destiné aux personnalités.

"Pas de traitement de faveur"

Rohff en prison, un détenu « à part »Rohff en prison, un détenu « à part »

Avant lui, d'autres personnalités comme Samy Naceri ont été placés à "l'isolement médiatique" à Fresnes. La décision de placer un détenu dans ce type de quartier est prise au cas par cas par le directeur de l'administration pénitentiaire : "Contrairement au quartier VIP de la prison de la Santé, les détenus médiatiques incarcérés à Fresnes ne bénéficient d'aucun traitement de faveur. Leur vie en détention est normale et ils ont les mêmes droits et les mêmes contraintes que les autres détenus", précise Vincent Le Dimeet, secrétaire du syndicat local Force Ouvrière du centre pénitentiaire de Fresnes, interrogé par Europe 1. Rohff est donc incarcéré en 1ère division, un bâtiment de la prison qui regroupe notamment la quinzaine de cellules des "isolés médiatiques". Sa cellule, comme toutes les autres, fait 9 mètres carrés et peut être équipée d'une télévision.

"Sa notoriété ne doit pas altérer sa vie en détention"

"Mais, à la différence des autres détenus, Rohff bénéficie d'une cellule individuelle, qu'il est donc le seul à occuper", précise encore Vincent Le Dimeet. Car l'objectif est bien là : isoler les détenus médiatiques des autres détenus, notamment pour assurer leur sécurité. Pour l'avocat du rappeur et pour les surveillants pénitentiaires, cet isolement médiatique est donc une bonne chose. "Ce placement 'à part' de mon client n'est pas surprenant. L'administration pénitentiaire prend les dispositions pour que sa notoriété n'altère pas sa vie en détention", résume Me Francis Terquem, l'avocat du rappeur, contacté par Europe 1.

Pour Vincent Le Dimeet, il en va également de la sécurité des autres détenus et des surveillants : "S'il n'était pas dans le quartier des isolés médiatiques, Rohff risquerait d'être embêté par d'autres détenus, que ce soit positivement pour lui demander des autographes, ou négativement par des fans de Booba qui souhaiteraient se venger. Sa présence aux côtés des autres détenus pourrait ainsi provoquer des conflits entre les prisonniers. Et donc donner du travail supplémentaire aux surveillants pénitentiaires".

Les mêmes activités, mais à part

Pour sa sécurité, parce qu'il est une personnalité particulièrement connue des autres détenus, Rohff ne croisera donc jamais les 2 200 prisonniers "lambda" de Fresnes. Le rappeur effectue en effet ses promenades en compagnie des autres détenus médiatiques, mais jamais aux côtés des autres prisonniers. Ces promenades, deux fois par jour, se font d'ailleurs dans une cour à part et pas aux mêmes heures que les sorties normales.

Si Rohff n'est donc pas en prison pour signer des autographes et encore moins pour se faire taper dessus, il peut toutefois participer aux activités que propose l'administration pénitentiaire. "Les détenus peuvent faire du sport, de la musculation, de la peinture, de la céramique, cours de l'éducation nationale", détaille Vincent Le Dimeet. En attendant la décision sur sa demande de remise en liberté sous bracelet électronique (qui doit être rendue d'ici un mois), Roohff s'est d'ailleurs inscrit à quelques unes de ces activités. Et selon son avocat : "il est plutôt en forme… même s'il préférerait être dehors".

Source : Europe 1.


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