Prison ferme requise contre Sofiane pour avoir bloqué l’autoroute A3 !
En bloquant une portion d’autoroute pour un de ses clips, le rappeur Sofiane avait fait sensation mais il a suscité l’irritation du parquet de Bobigny qui a requis lundi 3 mois ferme à son encontre.
L’accusation reproche au rappeur d’avoir « entravé la circulation » à deux reprises en avril 2017, juste avant la sortie de son premier album « Bandit saleté », écoulé à plus de 100 000 exemplaires.
D’abord en bloquant l’autoroute A3 le 6 avril 2017 pour le clip de « Toka », visionné plus de 30 millions de fois sur Youtube. La justice reprochait également à Fianso d’avoir réuni une centaine de figurants le 24 avril, dans la cité des 3 000 d’Aulnay-sous-Bois, pour le clip de « Pégase ».
Face au tribunal correctionnel, le rappeur de 34 ans a tenté de se présenter comme un père de famille tranquille, à mille lieues de ses chansons incendiaires.
À l’audience, il affirme que tout était « improvisé » : il devait tourner dans une cité de Bobigny et, coincé dans un embouteillage, avait eu la « mauvaise inspiration » de demander aux voitures de l’équipe de s’arrêter et de « commander aux cameramen de commencer à tourner ».
« J’en prends l’entière responsabilité », ajoute Sofiane, déjà condamné pour dégradations et conduite sans permis. Quatre amis comparaissaient à ses côtés, dont deux avaient masqué leur plaque d’immatriculation. « Donc tout ça est parfaitement prémédité », déduit la présidente. Quand elle relève que le clip a rendu le rappeur célèbre, Sofiane évoque plutôt « des critiques négatives », un « bad buzz » qui « joue contre moi ».
Pour la procureure, en bloquant l’A3, l’artiste a voulu « se faire un coup de pub » et le « trouble à l’ordre public se poursuit car il est diffusé sur internet » au risque de faire des émules. Elle requiert quatre mois de prison avec sursis contre Sofiane et entre trois mois avec sursis et cinq mois ferme contre ses coprévenus.
Sofiane comparaissait seul en revanche pour le tournage de « Pégase ». Dans le clip, on le voit déambuler au milieu de la chaussée entouré d’une centaine de figurants. Il conteste toute « entrave à la circulation », expliquant qu’il était dans la cité pour tourner quelques plans et s’était trouvé dépassé par l’« affluence » déclenchée par sa soudaine popularité.
« Quand Mariah Carey sort du (palace) George-V et se retrouve avec une foule qui entrave la rue, on vient pas la chercher parce que quelqu’un est tombé du trottoir », pointe-t-il.
Pour la procureure, le rappeur s’est vu « au-dessus des lois juste pour faire un nouveau buzz » quelques jours après le précédent. Elle a requis trois mois de prison ferme et 4 500 euros d’amende.
Les deux décisions seront rendues le 5 février.