« On est très loin des valeurs de… » : l’ascension d’Inoxtag fait polémique d’après les alpinistes
Après des mois d’attente, Inoxtag se lance enfin dans son défi de gravir l’Everest. Mais la performance du jeune Youtubeur ne fait pas l’unanimité, les alpinistes trouvent qu’il s’agit d’un acte purement commercial. Gentsu vous en dit plus.
Il y a un an, Inoxtag s’est lancé un défi fou : gravir l’Everest, haut de près de 9000 mètres. Dans une vidéo Youtube, il détaille son projet à grand renfort d’effets spéciaux et de musiques entraînantes, dignes d’un blockbuster hollywoodien. « Je veux réaliser un défi qui peut paraître inconscient, mais dont je rêve depuis longtemps. Le Toit du monde, un entraînement de toute une vie que je dois faire en un an », s’enthousiasme le vidéaste. Puis, il avait confié à sa communauté :
Aujourd’hui, même si j’adore ma vie avec Internet, j’ai envie de faire quelque chose dont je me sens incapable. Je veux réaliser un défi qui peut paraître inconscient mais dont je rêve depuis longtemps (…) Le toit du monde. 8 800 m à gravir. Un entraînement de toute une vie que je dois faire en un an.
Un an après avoir évoqué ce projet, Inoxtag a tenu sa promesse. Dans une vidéo publiée il y a quelques jours, le Youtubeur a annoncé qu’il allait commencer son périple et qu’il s’agissait sûrement de l’une de ses dernières vidéos avant un moment puis il a ajouté sur Instagram :
Il est désormais temps pour moi de me lancer dans une nouvelle aventure, et je ne reviendrai qu’après avoir atteint mon objectif (…) J’attendais ce moment depuis tellement longtemps. J’ai un peu peur (…) J’espère que vous serez toujours là à mon retour, que j’échoue ou que je réussisse.
Inoxtag : son ascension ne plaît pas aux alpinistes
Toutefois, le projet d’Inoxtag continue de cristalliser les tensions chez les alpinistes. « C’est du grand n’importe quoi ! La plupart des gens qui vont là-bas ne s’intéressent pas à la montagne et veulent faire le sommet, rien que pour l’ego. Et puis, quel intérêt ? N’importe quelle célébrité peut gravir l’Everest, il suffit d’y mettre les moyens », s’exclame Pascal Tournaire, photographe habitué de l’Everest, qui a gravi le plus haut sommet du monde en 1988.
En moyenne, comptez 41.000 à 128.000 euros pour monter l’Everest. Inoxtag, lui, a déboursé entre 600.000 et 1,2 million d’euros, en partie financer grâce à des sponsors comme Nike ou la marque de gourde Airup.
« C’est l’illustration de la marchandisation de l’Everest. Résultat, il y a trop de monde. Et qui dit surpopulation, dit pollution et hausse du nombre d’ac*idents. Bien sûr, grâce à Inoxtag, on parle de la montagne positivement, notamment auprès d’une audience plus jeune. Mais le risque, c’est que ses vidéos incitent d’autres personnes à venir tenter l’ascension. », fustige Marc Batard, alpiniste surnommé le « sprinteur de l’Everest ».
🇳🇵🏔️ "C'est du grand n'importe quoi ! La plupart des gens veulent atteindre le sommet, rien que pour l'ego ou pour poster une photo sur les réseaux."
Le youtubeur #InoxTag qui a commencé son ascension de l’Everest aujourd’hui est "loin de faire l'unanimité chez les alpinistes"… pic.twitter.com/CnkDpPnaS0
— Cerfia (@CerfiaFR) April 10, 2024
Un projet qui ne fait pas l’unanimité.
