Super Mario Odyssey aurait des bienfaits contre la dépression
Et si les jeux vidéo n’avaient pas qu’une mauvaise influence ? Une récente étude allemande a démontré que Super Mario Odyssey pourrait avoir des bienfaits sur les personnes diagnostiquées dépressives. Explications.
Mario Bros est probablement l’un des personnages de jeu vidéo les plus célèbres. Celui-ci a bercé de nombreuses générations. En 2017, le volet Super Mario Odyssey a été dévoilé sur la Nintendo Switch.
Seulement voilà, si beaucoup dénoncent l’influenceuse des jeux vidéo sur les jeunes, une étude réalisée par une équipe de chercheurs de l’Université de Bonn en Allemagne pourrait donner envie de se (re)mettre à Super Mario. Comme l’a indiqué le site spécialisé Psypost, l’enquête dévoilée en août dernier a dévoilé de surprenants résultats.
Les chercheurs ont fait appel à 46 patients diagnostiqués comme dépressifs qui ont été divisés en trois groupes. Les quatre premières personnes ont eu le droit à 18 sessions de 45 minutes de jeu sur Super Mario Odyssey durant six semaines.
Le second groupe de seize personnes a été amené à faire des sessions de stimulation par le biais d’un programme standardisé d’entraînement cognitif baptisé CogPack. Les seize derniers individus ont quant à eux suivi leur traitement habituel composé de psychothérapie et/ou un traitement médicamenteux. Le résultat a été sans appel selon les spécialistes :
Une baisse significative de la proportion des participants présentant des niveaux cliniques de symptômes dépressifs n’a été mesurée que dans le groupe confronté au jeu vidéo en 3D.
Super Mario Odyssey aurait des bienfaits contre la dépression
Si certains ont été surpris par ces révélations, Séverine Erhel, maîtresse de conférences en psychologie cognitive à l’Université Rennes 2, a confirmé que les jeux pouvaient avoir des bienfaits et a expliqué pourquoi au micro de Tech&Co :
La revue Frontiers in Psychiatry est une bonne revue. L’échantillon est relativement faible, mais je note qu’il ne regroupe que des patients diagnostiqués comme dépressifs. Ce qui est rare et a de la valeur. Par ailleurs, le protocole est significatif en termes d’entraînement. Les résultats suggèrent qu’un entraînement cognitif basé sur un jeu vidéo peut augmenter le bien-être subjectif, impliquer de plus hauts niveaux de motivation à l’entraînement et améliorer la mémoire visuo spatiale.
Cela dit, elle a précisé qu’il fallait prendre ces résultats avec des pincettes. Séverine Erhel a ajouté :
Le jeu vidéo a un fort pouvoir de distraction attentionnelle ce qui permet d’échapper à ses émotions négatives. En mettant les individus dans un état de concentration intense, que l’on appelle aussi « état de flow », il laisse peu de ressources pour d’autres activités cognitives comme les ruminations mentales, qui entretiennent un état dépressif. Et la 3D n’est pas anodine, l’immersion favorise cette absorption dans le jeu vidéo. Le fait d’évoluer librement dans un monde virtuel et la progression du joueur sont également importants pour satisfaire ses besoins psychologiques et le motiver à poursuivre cette activité de remédiation.
Affaire à suivre donc.
