Lacrim : « J’ai fait pleurer ma mère, j’ai été privé de tout »
A l'occasion de la sortie de son album intitulé Corleone, Lacrim a accordé une interview à Metronews. Au cours de cet entretien, le rappeur s'est exprimé sur la conception de son projet réalisé pour la première fois en major, sa passion du rap, son parcours et son passage en prison.
Au contraire de bon nombre de ses confrères, Lacrim a véritablement vécu l'existence de gangster qu'il inscrit dans ses textes. Condamné en 2012 à 4 ans de prison, dont deux avec sursis pour une affaire en lien avec le grand banditisme, le rappeur a quitté la maison d'arrêt d'Aix en février dernier, bracelet électronique à la cheville, pour s'installer à Marseille.
"Je n’ai pas vu mon fils pendant 8 mois. J’ai fait pleurer ma mère, j’ai été privé de tout", raconte Lacrim, assumant ses erreurs. "C’est me manquer de respect de penser que je fais l’apologie de tout cela, que c’est un coup marketing". D’ailleurs, Corleone n’est pas un clin d’œil au Parrain, mais au village pauvre sicilien à côté de Palerme, ville de notables. "Les mafieux avaient le pouvoir. Un jour, les Corléonais se sont révoltés et ont tout pris à Palerme." Le parallèle avec sa vie, entre délits et bourlingue, est tout trouvé : "Je suis parti de rien, je fais de la musique et j’ai l’ambition de tout prendre !".
Le rap, comme porte de sortie de la délinquance ? "Au début, je n'étais pas trop sérieux, même si j’adorais la musique", admet-il. "Ma force, quand je fais un truc, c’est que je le fais sérieusement", ajoute-t-il, avant de marquer une pause. "Il fallait que je m'en sorte. Aujourd'hui, je suis fier de ce que je fais, de pouvoir aider ma famille". S'il admet que ce genre de vie laisse des séquelles, Lacrim, visage marqué, et regard franc, l'assure : "Je suis un modèle de réussite".