La Belgique s’est trouvée un rappeur comme « bouc émissaire » pour les émeutes du 11 novembre
C’était un soir de match comme un autre en Belgique qui devait opposer le Maroc à la Côte d’Ivoire. A la veille de ce match décisif comptant pour la qualification à la prochaine Coupe du Monde, le rappeur Ben Label, d’origine Bruxelloise, a posté un message sur les réseaux sociaux : « Nous allons tout cramer à Lemonnier ».
Le message ambivalent, il est vrai, est une expression connue de tous dans le milieu du Rap qui n’a rien à voir avec son sens littéral. Malheureusement pour le rappeur bruxellois, la Belgique a été témoin d’émeutes après le match. Il n’en fallait pas plus pour la Justice qui a interpellé le rappeur, l’a privé de liberté. L’homme est suspecté en tant qu’auteur ou co-auteur de menaces écrites et d’utilisation de moyens de communication électronique pour commettre des dommages.
Pendant plus de trois jours, les médias belges se sont acharnés sur le rappeurs bruxellois en faisant son « CV judiciaire » (casier judiciaire). Des médias qui sont pourtant réputés très sérieux se sont joints à la fête. Devant la vindicte populaire, le rappeur a publié son droit de réponse sur les réseaux sociaux fustigeant l’intransigeance d’une justice qui a apparemment besoin de se trouver un bouc émissaire.
Il est difficile pour un observateur extérieur d’imaginer qu’un homme seul, qui jouit d’une popularité limitée, ait à lui tout seul embraser la Belgique. Le Rap vit des heures sombres…